Je suis régulièrement des deux côtés de l’apprentissage :
• en tant que formatrice auprès d’apprenants adultes
• et régulièrement formée.
Le goût pour la pédagogie s’est révélé récemment finalement, et par hasard. Puis comme tout ce qui me passionne dans la vie, je me suis donnée à 100%.
Mon propre parcours
Janvier 2020, je suis devenue freelance en communication digitale et immédiatement j’ai été sollicitée par mon entourage pour de nombreuses missions liées à Internet.
L’une d’elle a été de rejoindre l’équipe de tuteurs du centre de formation à distance Wenet, qui forme les entrepreneurs à la création de site, et la gestion des réseaux sociaux, entre autres.
C’est Vincent qui m’a sollicitée, anciennement un des mentors qui m’avait suivi durant ma formation de plusieurs mois avec OpenClassrooms.
Ce fut treize mois de formation individuelle, à regarder des vidéos tutoriels, faire des recherches, avoir des rdv privés avec des mentors, passer des examens pour être diplômée à 39 ans du titre de chef de projet digital spécialisée en marketing.
Si je tiens à préciser cela, c’est afin de démontrer ma légitimité à donner mon avis sur le métier de formateur. Ensuite, pour me mettre à la place de l’apprenant et créer des outils pédagogiques sur mesure, je me suis inspirée de par ma propre expérience.
Lorsqu’on connaît les besoins d’une personne parce qu’on a eu les mêmes, il est bien plus facile d’y répondre.
D’autre part, en écoutant les avis et les ressentis des uns et des autres (apprenants et collègues formateurs), j’ai noté qu’il pouvait y avoir un décalage entre une personne qui souhaite transmettre ses connaissances et compétences, et la compréhension de son message.
Bien que le formateur puisse être passionné et avec une forte envie d’instruire, il peut passer à côté de son objectif, pour certains il peut manquer… La pédagogie.
Ma reconversion professionnelle m’a amenée à devenir tutrice, puis Vincent m’a sollicitée pour l’aider à développer l’organisme Wenet.
Je suis intervenue sur plusieurs domaines avec lui. Entre autres, la refonte majeure de tout le système pédagogique : de l’accueil de l’apprenant à son suivi post formation, en passant par la mise à jour intégrale des formations existantes.
D’une façon naturelle, je suis devenue ingénieure pédagogique, puisque je :
- créé des formations intégralement
- créé des supports pédagogiques : numérique, vidéo, guide papier…
- anime des formations présentielles ou à distance
- construit et anime des coachings et ateliers pédagogiques
Quel plaisir d’exercer au quotidien un métier que je n’avais pas vu venir !
Définition du métier de formateur
Selon moi, le formateur est une personne qui va transmettre des connaissances, voire aussi enseigner des compétences autour d’un domaine précis. Il peut s’agir d’un métier ou d’un hobbie.
S’éduquer quelque soit son âge s’est démocratisé, et la formation pour adulte en France peut même être prise en charge financièrement. C’est un levier de décision qui peut plus facilement amener une personne à se lancer dans ce type de projet : évoluer dans son cursus professionnel, développer de nouvelles compétences ou préparer une reconversion professionnelle.
Il y a aussi pléthore de mini formations disponibles gratuitement en ligne : les moocs, les tutoriels sur YouTube…
Lorsqu’un produit pédagogique est de qualité et construit par ou avec des experts du sujet, c’est du bonheur. Et je parle en connaissance de cause !
A propos d’expertise justement, est-ce que c’est ce qu’il faut attendre d’un formateur, et est-ce que tous les experts peuvent être formateurs ?
La différence entre expert et formateur
Tout le monde peut utiliser les termes “expert” ou “formateur”, ils ne sont pas protégés contrairement à “Architecte” par exemple. En effet, le titre “Architecte” est un titre protégé par une loi (3 janvier 1977). Il en existe d’autres comme “Notaire” ou “Médecin”.
Selon moi, un formateur doit avant tout avoir des compétences pédagogiques dans un domaine de prédilection qu’il doit maîtriser.
Plutôt que d’attendre d’une personne qu’elle soit une experte du sujet, je préfère qu’elle soit capable de m’apprendre et me faire évoluer, en ayant l’humilité de respecter ses propres limites de connaissance.
Ce n’est pas parce qu’on est passionné et excellent dans un domaine, que nous sommes tous capables de former quelqu’un. Un expert peut être le meilleur, mais ne pas avoir de compétences pédagogiques.
C’est là toute la différence, un expert n’est pas toujours doué de pédagogie.
Une autre différence est la technique d’apprentissage choisie. Rappelons le principe d’un apprentissage idéal, selon cette structure.
Structure d’une formation idéale
- Exposé des informations => on explique
- Exposé + exemple => on démontre
- Exposé + exemple + exercice => on fait mettre en pratique
- Exposé + exemple + exercice + évaluation => on corrige et on refait faire
Bien entendu, c’est une représentation ultra complète et entendons-nous bien, si vous souhaitez former, définissez vos objectifs précisément, en amont.
En effet, soit il vous manquera l’étape initiale de l’évaluation des connaissances, soit tout ne sera pas nécessaire, selon votre offre ou la mission qui vous a été demandée.
D’autre part, un formateur va devoir concevoir des contenus pédagogiques, et cela n’est pas à la portée de tous non plus, car il faut savoir se mettre à la place de l’apprenant pour comprendre de quoi il va avoir besoin.
Je vous conseille cet article si vous souhaitez avoir des informations sur la façon de préparer une formation.
Les compétences d’un formateur
Valeurs et compétences
Il faut certaines compétences pour former, comme l’aisance orale et écrite, la maîtrise de certains outils techniques et bien sûr le goût de la transmission et du partage.
Puis avoir naturellement des valeurs humaines comme la bienveillance, la disponibilité, la créativité, idéalement l’empathie aussi.
Enfin, pour schématiser les compétences en lien avec les 4 étapes d’une structure de formation complète, le formateur devra :
- Réfléchir, concevoir
- Présenter, animer
- Accompagner, suivre
- Analyser, évaluer
Le plus qui va vous différencier
Mais l’atout indispensable, la compétence ultime, c’est l’adaptabilité à la personne, être capable de se mettre à son niveau.
“Bien sûr, je le fais déjà”
En êtes-vous sûr ?
Comment vous en rendre compte puisqu’il est naturel pour vous de parler ou de présenter votre sujet. Vous n’êtes plus dans le cas de figure où vous étiez en train d’apprendre, peut-être même que dans votre domaine d’expertise vous n’avez jamais eu besoin d’apprendre car le sujet est inné chez vous, imprégné !
Là est le piège, on pourrait même parler d’un point faible qui différencie le formateur d’un spécialiste ou d’un expert.
Cette erreur est très fréquente et en prendre conscience va réellement vous permettre de vous démarquer. En effet, s’adapter à l’apprenant va changer toute la dimension de votre échange et apporter une forte valeur ajoutée.
Peut-être que dans votre esprit, vous vous dites :
“C’est évident, je sais qu’il y a des niveaux différents”.
Génial, on y est, car j’ai une question :
Si vous avez conscience du niveau de votre apprenant, l’avez-vous vérifié ? Puis est-ce que vous avez adapté votre pédagogie, sur ces points notamment :
- le vocabulaire
- le rythme du discours
- les outils choisis
- la densité, la fréquence
- le suivi
Comment faire la différence dans son apprentissage ?
Le secret : cibler et décortiquer.
Par cibler comprenez qu’il faut vérifier le niveau de l’apprenant, éviter que les attentes divergent avec ce que vous proposez.
Cela induirait une difficulté qui non maîtrisée bloquerait la suite de l’apprentissage, brique par brique.
Si vous formez un groupe de personnes, veillez à vérifier le niveau afin de ne pas léser l’ensemble des individus présents. A travers une discussion, quelqu’un peut facilement se sous ou sur-évaluer. Un phase de test ou d’évaluation évitera ce problème.
Lors de la conception d’une formation, quand vous hésitez à ajouter du contenu, avez-vous déjà eu cette remarque à l’esprit :
“Est-ce que je parle de ça aussi ? C’est tellement évident, inutile de détailler”.
ou bien
“Mais tout le monde connaît cet acronyme, inutile de détailler”.
Boum ! On y est !
Est-ce que vous êtes certain à 100% que de détailler ne servira à personne ?
Je vous garantis qu’en allant au bout de votre réflexion, en détaillant le sujet, vous ferez toute la différence.
Décortiquez les mots à l’écrit comme à l’oral. Il est préférable de prendre 5 secondes pour rappeler une définition que de laisser quelqu’un dans l’ignorance.
Quant à l’étape de la démonstration, pensez à détailler vos actions, de façon à ce que l’apprenant ait une représentation complète de votre sujet.
Une analogie que j’aime bien est celle de demander à l’apprenant ce qu’il a compris, comme s’il était perdu en ville. Il faut qu’il m’explique où il est (ce qu’il a compris), pour que je sache quelle direction lui donner (quelle méthode adopter).
Par exemple avec un tuto en vidéo, si vous enregistrez votre écran ajoutez le suivi de votre curseur.
Note : L’expérience permet aussi d’anticiper et de répondre à l’avance à des problématiques qui se présentent régulièrement 😉. Plus formerez et ferez face à des questions, plus vous vous améliorerez.
Sur mes formations pour débutants, j’ajoute même des indications pour montrer où il faut cliquer.
“Mais c’est trop long à faire tout ça !”
C’est là toute la différence entre l’expert qui veut parler de son activité, et le formateur qui veut transmettre des connaissances et des compétences.
À vous de voir quelle qualité de formation vous souhaitez créer, et quel est le niveau de vos apprenants, d’où l’importance de cibler au préalable.
La formation et la pédagogie se sont révélées être une passion il y a quelques petites années, récemment donc.
Finalement, d’avoir été mal formée et d’autre fois excellemment bien, cela me sert aujourd’hui.
Je m’efforce d’adapter tous les contenus pédagogiques à la hauteur des attentes de mes apprenants, et les retours positifs ont été tels que cela me pousse à continuer dans ce sens.
C’est une belle chose de vouloir transmettre, merci à vous, pour nous tous.
👉 Alors, vous sentez-vous l’âme d’un formateur ?